Je ne suis pas aventureux de nature. Disons que pour faire ce voyage, j’ai tout de suite appréhendé mes craintes et mon « manque de courage ».
Certains jours, en marchant, j’avoue m’être fait des films.
Une voiture qui passe et repasse avec deux hommes à bord qui me regardent – suspect, ils vont s’arrêter et mon voyage s’achèvera.
Une longue route droite en bordure d’une zone industrielle et des prostituées – mal à l’aise, le mac va me tomber dessus.
Une veste noire en cuir qui pend à un arbre au milieu d’une forêt – un appât pour randonneur esseulé, ?
J’ai fait avec ma formidable faculté d’inventer des histoires rocambolesques pour satisfaire un besoin intime, que je ne peux contrôler de peur.
Peur, pour me sentir vivre?
…
Parfois, j’entendais même la musique du film qui se jouait dans ma tête.
Je n’ai pas fait de mauvaise rencontre soit.
… Et si j’étais passé à quelques mètres d’un drame?
Le film continue dans mon cinéma intérieur.