Oui, la mer, bien sûr, la mer. Et le soleil. Et les volcans. Et le baroque. Et les masures. Et la misère: la belle misère qui pend aux balcons ouvragés.
Dans les ruines grecques et romaines, les festivals de jazz ou de cinéma.
Les criques. Les versants escarpés.
Des mariés cheveux au vent. Des mains noueuses aux branches des citronniers.
Et puis, les mains sur la photo. La photo sur le mur, près de l’entrée. La photo des vacances.
Ah! C’était bien! On s’est trompé de chemin. On s’est retrouvé dans le mauvais quartier, près du port. Et ça gueulait! Ce que ça peut gueuler… À croire que, pour eux, parler, c’est gueuler.
Sympa. Ouais, c’était sympa. Mais on n’a pas fait très long: fallait pas rater le bateau.
Et les poubelles, c’est pour les chiens? Sûrement, c’est pour les chiens. Les chiens, d’ailleurs, y en a plein les poubelles.
Et le panneau «déviation». Tu l’as vu, le panneau «déviation»? Tu l’as vu? Eh ben, chérie, il était déjà là, ce panneau, quand j’avais dix ans.
Et les bâtisses. Les carcasses.
Les chaussées bombées, défoncées.
Les boîtes à lettres. À gauche, per la città. À droite, per tutte le altre destinazioni. Dans les deux cas, tu peux toujours courir.
Et le reste, je te dis pas.
Des cons.
Des cons.
Des cons.
Des cons.
Un vrai tas d’enfoirés.
(Prochain rendez-vous le 14 juin dans La Cité.)
image: Sandro Santoro
texte: Filippo Zanghì